Loin des concepts, les artistes du « Direct Art » envoient une droite dans l’art contemporain en servant un jus de cerveau garanti sans filtre. Avec eux, plus d’intermédiaires : l’art passe directement du producteur au consommateur.
Tel un alchimiste des temps modernes, Vincent Sardon transforme l’injure en art. Il y a huit ans, cet ancien dessinateur de presse et de BD a tout abandonné pour s’inventer une nouvelle profession : tampographe. Refusant toute commande, il est le seul maillon de la chaîne de ses tampons d’art, qu’il met en vente sur son propre site. Son best-seller : les « tampons vulgaires », des insultes du monde entier qu’on croirait sorties du cerveau d’un sale gosse. Florilège (polyglotte) : « con comme une clôture » en roumain, « gueule de viande hachée » en allemand, « crève en heurtant ta tête contre du tofu » en japonais.
Quant à l’Américain Norbert H. Kox, l’art n’est pas pour lui un plan de carrière mais un besoin vital. Membre d’un groupe de motards ultra-violents des sixties, les Outlaws, il se met à la peinture après un mauvais trip suivi d’une révélation. Depuis, il peint sans décodeur les terribles visions de son cerveau, inspirées par la Bible, reclus en ermite dans une forêt du Wisconsin…